Ma Vie vaut mieux qu'un titre !

Mon ex-mari m'a appelé aujourd'hui, il m'a dit de passer voir les fringues qu'il avait acheté aux enfants et puis récupérer quelques unes de mes affaires...Je le soupçonne d'avoir fait cela parcequ'il a senti comme j'allais mal hier soir.

Lorsque je suis arrivée, j'ai tout de suite compris qu'il n'avait pas prévenu les enfants de ma venue : "Oh ! maman ! Qu'est-ce que tu fais là ? !"  Ai-je eu droit avec un grand sourire des 2 plus jeunes qui goûtaient après l'école.

Il a toujours aimé ça, les surprises, trop de surprises tue la surprise, mais je lâche aujourd'hui là où hier j'en avais ras-le-bol, car il est comme ça, je ne l'ai jamais accepté tel qu'il était et aujourd'hui,ben....je lâche, je ne vis plus avec lui, ça fait toute la différence.

Lui : "Tu as maigri on dirait non ?"

J'hausse les épaules, comme si....

Saut de joie, même du plus grand, grrrros câlins ! Ha ! Que j'ai inspiré pour graver en moi l'odeur de leurs peaux !

Puis mon ex-mari m'a dit qu'il avait fait de sacrés promos chez Kiabi, en effet, il a bien joué sur ce coup-là une petite erreur, il a pris un pull en 12ans pour le plus grand alors qu'il met du 14 mais aucune faute de goût je dois dire.

je suis contente, il s'en sort plutôt pas mal. Puis il me dit, ce qui me surprit : "On attend pour leur montrer ou on leur montre maintenant ?"

je lui ai toujours reproché ce "on", tout au long de notre chemin ensemble, j'ai recclamé ce "JE" de sa part, gentillement, parfois en haussant largement le ton lors de nos engueulades, parfois juste en le soulignant...Mais là....Je lui ai juste fait remarquer que c'était lui qui leur avait acheté et que c'était à lui soit de décider de leur montrer avant que je ne vienne ou après ou...Enfin bref, c'est SON choix !

Alors il les a appelé et leur a montré.  N. a juste dit tout haut ce que j'avais fait remarqué tout bas..."Du blanc papa ! C'est bien mais tu sais bien, c'est salissant ! Si je tombe à l'école ou si on me pousse !" j'ai souri, à croire qu'il m'avait entendu...j'vous jure ces enfants.....Son papa lui dit donc qu'il pourra le porter en dehors de l'école, pour se faire beau, sortir, ce que je confirmais, N. acquiesça tout souriant et retourna aussitôt à son dessin animé.

Et puis ma fille qui m'a amené sa niche de chat dans laquelle elle avait installé un drap : "Tiens maman ! pour le chat quand on l'aura!" et moi de lui dire que ce ne sera pas pour tout de suite, surtout que nous venons d'acquérir un couple de mandarins (un couple c'est marrant hein, c'est elle qui a choisit les oiseaux) suite au décès de mon canari.

Et moi de lui dire qu'il vaudrait mieux attendre car quand je suis rentrée, j'ai surpris ces 2 magnifiques mandarins entrain de faire crac-crac ! "C'est quoi faire crac-crac ?...._ Euh...Ben ils faisaient l'amour ! Du coup, on va peut-être avoir des oisillons d'ici peu, donc on va attendre encore un peu pour le chat ! "C'est pas grave maman, prends-le quand même !"

Pusi ensuite, je me suis assise et j'ai pris un café. je n'ai jamais pu regarder mon ex-mari en face et tout à coup...Sans que je ne maîtrise quoique ce soit j'ai senti... J'ai senti cette émotion, ce séisme en moi, la faille qui s'ouvrait, la faille d'hier soir qui allait s'ouvrir là, devant lui, dans cette maison, dans cette cuisine où j'avais passé tant de temps ! Tant de gâteaux, de crêpes, de fêtes, de repas préparés, cette peinture que j'avais faite, ces pochoirs au mur, la hotte que j'avais gratté entièrement puis repeinte...mes enfants à côté et je ne sais pas, là, je me suis mise à pleurer, les larmes ont coulé toute seules, en silence...J'étais bien embarassée "Je suis désolée, excuse-moi, je sais pas pourquoi, peut-être de revoir les enfants, je sais pas...." _ Tu n'as pas à t'excuser, les enfants, ou la maison, peut-être, tu n'as pas à t'excuser...Je suis fatiguée, je suis fatiguée, je ne savais pas quoi dire d'autre.

Puis j'ai récupéré les affaires, et j'avais des courses à faire, ce qui m'arrangeait.

Lorsqu'il m'a raccompagné en portant mon sac en bas, dehors, la fenêtre du séjour s'est ouverte tout à coup et une petite fille me criait " Au revoir maman ! Smacks ! _ Au revoir ma pupuce, à vendredi" puis N. qui passe sa tête derrière elle : "Au revoir maman ! _Au revoir mon loulou !"

Et ma pupuce qui me dit : "Je te souhaite que tu réussisses dans ce que tu fais pour ton école !

_Oooooh, (touché !) Merci ma puuuuce t'es gentille ! Bisous ma chérie !" Et elle m'envoie de magnifiques baisers à distance....Et mon ex-mari gêné et touché bien sûr va regarder ses fleurs entrain de pousser quelques minutes, me laissant partir et faire mon demi-tour, toute émue également.

Car je suis en formation, j'ai repris mes études ponctués de stage tout au long de l'année, j'adore ce que je suis entrain de vivre depuis le début de cette formation qui est une étape importante dans ma vie de femme.

On me dit souvent "quel courage !" ou encore "j'admire les femems qui reprennent leurs études comme ça alors qu'elles ont des enfants !" Moi je ne me trouve ni admirable, ni courageuse en fait. Je suis juste passionnée par ce que je fais et je me sens à ma place dans ma vie aujourd'hui, je me sens raccord avec moi.

Et c'est vraiment pas facile par contre d'assumer ses choix, je le redis. Mes choix ont embarqués mes enfants dans une autre vie qu'ils n'avaient pas recclamés, ceci dit, comme toutes les mères, j'essaie de faire pour le mieux. Et comme une femme d'aujourd'hui, je veux trouver ma place dans cette société et m'y sentir bien.

Aujourd'hui on m'a dit constante et sécurisante, je trouve tout simplement E-NORME cett image que je renvoie aux autres professionnellement quand je porte un regard sur ma vie un instant.

Cela me fait plaisir, m'interpelle forcément et me fait du bien. Alors sans trop réfléchir, je prends. Car c'est le cap que j'ai décidé de prendre dans ma vie, tenter d'éliminer tout ce qui m'est négatif et prendre l'énergie positive.

Me voilà face à moi...Comme quand j'étais ado, seule, face à moi.

Tu sais comme quand je m'enfermais dans ma chambre et me créais mon univers, musique, Brel, Barbara, tout ce qui m'était nouveau, avide de découvrir, de ressentir, de VIBRER. Oui, je vibre de nouveau.

C'est étrange, le temps de préparer ce blog et mon humeur a changé, comme lorsque tu observes le ciel pendant un moment, allongée dans l'herbe, et que tu vois les nuages passer, se mouvoir, prendre une forme, puis une autre puis se succèdent d'autres nuages et ça te transforme ton plafond en quelques secondes !

Oui, j'ai voulu me répandre, rapidement déverser mes mots comme mes larmes, parce que mes enfants tout à coup, sur une image des infos de cette maman japonaise qui retrouve sa petite fille après le séisme résonne en moi.

Elle résonne en mes tripes, en mon âme de MAMAN.

3ème nuit sans mes enfants auprès de moi.

3ème nuit sans sentir leur peau quand je les embrasse, leur bras autour de mon cou, leur "encore",cette manière qu'ils ont de faire des tours et des détours pour repousser cette heure du sommeil et mieux me retenir auprès d'eux, ma main dans leur cheveux , les bisous papillons sur la joue de ma fille, les bisous esquimaux, le mot pour rire avec le grand, ma présence à leurs côtés....et je n'ai pas à me plaindre, c'est de la garde alternée à la semaine.

Pourtant ils sont déjà partis loin de moi, mais tout prend une toute autre dimension.

Premier soir où je rentre du travail dans ce joli petit nid que je trouvais un peu petit pour eux et que je trouve si grand pour moi seule !

Pas de disputes, pas d'enfants qui courent, pas de journée à me raconter, pas de bonnes notes à me ramener, de chamailles à me..Non, rien. Rien que que silence que je m'empresse d'éteindre en allumant la télé, en  mettant la musique, en téléphonant, TOUT sauf le silence.

Et là "il pleut" de Barbara...il pleut sur mon coeur et Barbara m'accompagne de sa voix douce et son chant vole autour de moi.

Dès samedi soir ma fifille m'appelait me disait que c'était long 1 semaine, et moi de lui dire qu'on en parlera avec son papa et elle de me proposer 1 jour/1 jour, nous habitons la même ville, c'est un choix pour ne pas changer le quotidien des enfants et voilà, ce que j'appréhendais arrivait. Cette petite voix qui me dit qu'elle s'inquiète pour moi et moi de la rassurer du mieux que je peux et ma gorge se noue, et je ne dois pas pleurer, vite ! Chasser cette idée ! Et sourire, parce que ça passe ça au téléphone, sourire, la rassurer, dors bien ma chérie, je viendrai te voir dans ton rêve...Et de dire la même chose à mon deuxième petit garçon et lui qui me quitte en me disant : "bon, ben à dans quelques heures alors !" tout content. Elle de me dire : "j'espère".

Que lui dire, ce que je lui dis de ceux qu'on aime et qui restent dans nos coeurs même s'ils sont morts, on les revoit dans nos rêves, ils nous visitent. Alors je me sers de nos rêves pour rester en contact et proche d'eux. C'est tout ce qu'il me reste à défaut d'être là, de les serrer dans mes bras de plonger mon nez dans leur cou tout tendre, si doux, cette peau d'enfant si douce qu'ils perdront en même temps que leurs illusions, un jour.

Il pleut..........

Ce soir, ils ne m'ont pas recclamé, pas de coup de téléphone, juste celui de mon ex-mari pour me parler de papiers du collège, gentiement, mais sûrement, il me demande si cela va, rien que la question me fait défaillir l'âme tout à coup, j'ai envie de crier : " Non ça va pas ! ils me manquent ! Je voudrais les serrer sur mon coeur, sur mon corps, la chaire de ma chaire, je me sens VIIIIIIIIIIIIIDE, CREUSE !" Mais je donne une réponse évasive il me rassure et me dit que Marinka va très bien, je lui dis que c'est le principal, il me dit que je les revois vendredi, je le sais bien, que dire, qu'ajouter....C'est notre choix, il faut l'assumer c'est tout.

je voulais pas me séparer de mes enfants, juste de mon mari, sauf que mes enfants ils voulaient pas qu'on se sépare, juste qu'on se dispute plus c'est tout.

Mais la vie est ainsi faite qu'on fait des choix et qu'on se convainc qu'ils sont les meilleurs, sinon....Comment survivre ?